Si Fillon jetait l'éponge, il devrait attendre au moins cinq ans ou dix ou l'éternité pour retrouver une chance de devenir président de la République.

De plus, il perdrait beaucoup de poids politique donc d'influence au sein de son parti mais aussi au sein des institutions y compris judiciaires.

Il aurait ainsi moins de pouvoir pour peser sur les conclusions de l'enquête et, ou, d'un éventuel procès.

Bref, laisser tomber, cela ferait plaisir à beaucoup de monde mais accroîtrait ses ennuis.

En refusant de partir et en demandant "quinze jours" à ses électeurs, à ses partisans et aux membres de Les Républicains, cela lui évite évidemment ces inconvénients mais aussi, cela lui permet de "jouer la montre".

Il connaît le torrent médiatique où un évènement chasse l'autre. Il suffirait de deux ou trois catastrophes, nationales ou internationals, qui viendraient faire la Une des médias pour que son affaire soit moins suivie.

De plus, tant qu'il est en position de présidentiable, cela lui donne aussi davantage de moyens pour, pendant cette période, mieux organiser sa défense et, peut-être, infléchir les rigueurs de l'enquête en cours.

Notons en passant que bon nombre d'éléphants socialistes préfèreraient la victoire de Fillon à celle de Hamon, on a vu l'absence réelle de soutien, malgré le blabla, de plusieurs caciques du PS dont Hollande.

En attendant, il peut multiplier, et ses avocats, et sa "garde rapprochée", des déclarations d'une mauvaise foi stupéfiante pour toute personne un peu raisonnable mais déclarations irréalistes et irrationnels qui galvanisent ses "fans" aveuglés.

Ainsi donc, sauf fort peu probable soudaine mise en examen, il n'est pas impossible que M. Fillon reste dans la course électorale aussi longtemps que possible, ce qui obligera bon nombre de ses adversaires, ou adhérents écoeurés, de son propre parti, à le soutenir quand même, faute de moyens de le déboulonner.

A moins que ses adversaires internes gagnent en taille critique, assez pour le démissionner.

En conclusion, la tactique de M. Fillon vise essentiellement à empêcher lesdits adversaires à atteindre cette taille critique, notamment en essayant de les diviser mais aussi en mobilisant ses adhérents de base. Ce qu'il a déjà prévu de faire en leur demandant de distribuer quatre millions de tracts qui le défendent...

Le pire s'étant révélé souvent sûr en 2016, il un deuxième tour Fillon - Le Pen reste donc toujours possible.