Je reste suspendu, comme un homme à une falaise, à une corniche, à deux mains qui sous le poids se desserrent.

Tout est si lourd dans ces derniers jours, où chacun joue ses atouts : les candidats, mais aussi les médias, les sondeurs et leurs commentateurs sportifs qui se font passer pour des experts, voire pour des journalistes.

Des sondages à plus ou moins 30% d'erreur (les "indécis") donc des sondages facilement manipulables.

Imaginez votre stupeur si, dimanche soir, on vous apprenait que les cotes Mélenchon et Macron avaient été nettement surestimées, mais assez que pour mobiliser davantage la droite dure et l'extrême-droite ; et mobiliser moins les électeurs de gauche ou du centre.

Imaginez, abstentionnistes et indécis et voteurs blancs, que l'issue soit un duel Fillon - Le Pen. Alors, vous mordriez-vous les doigts, le regretteriez-vous ?

Songez seulement à cela : si avec votre seule voix, vous pouviez éviter au pire d'arriver, que feriez-vous ?

Les sondeurs ne sont pas forcément "truqués" ni relevant d'un "complot" général. Ce ne serait peut-être qu'une triste erreur de plus de leur part.

Un peu voulue quand même puisque ces sondeurs évitent soigneusement, avc persistance, d'annoncer les marges d'erreur, malgré les demandes de citoyens ou de journalistes lucides (rares).

Marge d'erreur que les médiateux paresseux qui les répètent ne prennent pas la peine de les chercher.

Ainsi, la course des petits chevaux nous endort et nous empêche l'analyse et la discussion des sujets de fond.

Pourquoi est-ce ainsi ? Parce que les médiateux sont tellement dépendants pour la plupart, sauf le Canard :-) , de leurs patrons ?

Je suis épuisé par cet effort quotidien pour essayer de déchiffrer quelques bouts de la réalité des discours, des programmes, des reprogrammeurs, des perroquets et des orateurs.

Je suis épuisé par cette immense malhonnêteté des institutions qui permettent à des voyous avérés de se présenter à l'élection, pour obtenir leur propre immunité.

Etc.

Que chacun remplisse les blancs de sa voix.