Les humoristes Guy Bedos et Guy Carlier se sont dits "peinés" et "surpris" de cette décision. "Je suis très peiné car j'aime bien Jean-Luc et j'ai de très bons souvenirs de liberté avec lui, mais il a changé", a déclaré Guy Bedos. "C'est un procès fait à l'humour politique. Ils Jean-Luc Hees et Philippe Val, dire... perdent la tête", a commenté l'humoriste, qui se considère comme le "parrain" de Stéphane Guillon. "Qu'ils veuillent justifier de devoir leur situation actuelle à Sarkozy c'est leur problème. Mais qu'ils tombent à bras raccourcis sur les humoristes, c'est une bêtise, c'est désolant", s'est insurgé l'humoriste.

"Ça ne correspond pas au souvenir que j'ai de Jean-Luc" quand il était patron de France-Inter à la fin des années 1990, a réagit Guy Carlier, qui a travaillé il y a quelques années pour cette radio. "Lorsque les hommes politiques téléphonaient – à l'époque, Jean-Marie Cavada était le patron de Radio France –, Jean-Luc venait me voir et me disait de continuer", se souvient Guy Carlier, qui officie actuellement sur Europe 1. "France-Inter proclame son irrévérence mais on ne peut pas tenir ce langage pour faire du marketing et faire le contraire", estime Guy Carlier.

Stéphane Bern, qui anime l'émission "Le Fou du roi" sur France-Inter, a apporté mercredi à l'antenne son soutien à Didier Porte. Le public du studio a chaleureusement applaudi l'humoriste et copieusement sifflé la direction, certains lançant des "Val, démission !". "Nous vivons des moments pénibles", a conclu Stéphane Bern. Dans une interview sur Voici.fr (voir ci-dessous), le présentateur du "Fou du roi" annonce qu'il mettra sa présence à l'antenne dans la balance pour inverser la décision des dirigeants de France-Inter. Il dit aussi avoir eu un échange "très tendu" avec Philippe Val lors de la pause durant l'émission de mercredi. "J'ai donné des garanties à Didier Porte et on me désavoue publiquement, je ne le vis pas bien", explique-t-il, ajoutant qu'il a pris rendez-vous avec Jean-Luc Hees pour plaider la cause de Didier Porte.

© texte de lemonde.fr


Info Voici.fr - Généralement de bonne humeur, c’est un Stéphane Bern des mauvais jours qui a répondu au téléphone, après avoir appris en live l’éviction de Didier Porte du Fou du roi sur France Inter.

Comment avez-vous pris la décision de France Inter de se séparer de Didier Porte dans le Fou du roi la saison prochaine ? Écoutez, je l’ai appris en direct, en même temps que lui, je me sens très mal. Les autres membres de l’équipe étaient aussi interloqués.

La semaine dernière, vous assuriez que Philippe Val vous avait promis de garder Didier Porte à vos côtés… C’est une décision qui vient directement de Jean-Luc Hees (Président de Radio France, ndlr). C’est ce que j’ai appris à la pause, en parlant avec Philippe Val.

Comment était cet échange ? Très tendu. J’ai donné des garanties à Didier Porte et on me désavoue publiquement, je ne le vis pas bien.

Vous parliez de mettre votre présence sur France Inter dans la balance si Didier Porte était écarté du Fou du roi… C’est ce que je vais faire. Ce que j’ai appris, c’est qu’il y a des subtilités juridiques qui m’échappaient. Didier Porte a un contrat de grille avec France Inter, contrairement aux autres du Fou du roi qui dépendent directement de moi. Cela veut dire que si Monsieur Hees veut se séparer de Porte, il en a le droit.. Je trouve cela très violent.

Pensez-vous pouvoir inverser la tendance et plaider la cause de Didier Porte ? C’est ce que je vais essayer de faire. J’ai rendez-vous avec Jean-Luc Hees.

(Rappelons que ce matin, Jean-Luc Hees a annoncé le départ de Stéphane Guillon dans le Monde)

Propos recueillis par Patrice Le Nen

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