Nouveaux maux, nouveaux mots.
Attendre que quelqu’un ouvre la porte du métro pour ne pas y toucher soi-même > opportuniser.
Coller partout des bandes de délimitation périmétrale > empérimétrer.
Dégainer attestation et dérogation pour montrer patte blanche > pattiblancher.
Grouper ses sorties sur une attestation d’une heure et d’un km > kiloptimiser ou trafictoirer.
Patienter en ruminant > rumipatienter.
Parler derrière un masque > mâcher ses maux.
Enlever son masque pour tousser > détroussoter.
Se laver les mains devant les commerces sur le trottoir > se lavitrotter.
Passer son temps à se laver les mains au moindre contact avec des êtres ou des objets > se désinfictionnaliser.
Ne pas avoir d’autre choix que d’acheter un produit parce qu’on l’a manipulé > se faire achoipiéger.
Découvrir les richesses et les possibilités de l’informatique à distance > s’écranciper.
Détourner la tête en présence de tiers pour ne pas croiser leur souffle > désespirer .
Se débarrasser d’une trottinette de location éphèmère > se détrottiner.
© Nicole Desjardins
(A la manière de "Le Baleinié, dictionnaire des tracas", de Murillo, Leguay et Oestermann ; au Seuil, 2005)