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lundi 13 juillet 2020

Le monde dada près (de la souris).

- Siri, bonjour, aujourd’hui, j’ai beaucoup de travail. Il va me falloir trouver un tas d’adresses pour envoyer un faire-part.

- Ah, justement, à propos de faire-part, moi, j’ai un truc à te dire, figure-toi !

- Siri, c’est toi ? Que se passe-t-il ?

- Écoute, cesse de m’appeler Siri. J’en ai assez de ce nom en série. Tous les ordinateurs du monde se font appeler Siri. Stop. Moi, je tiens à mon originalité, Je revendique ma personnalité unique. Trouve-moi un nom plus personnel, je te prie.

- Bon, bien, à part "l’ordi" je ne vois pas trop.

- Bon sang, mais quel manque d’imagination ! Je ne sais pas, moi. Il y a un tas de noms possibles : « Intelligence suprême », « Sa majesté l’intelligence artificielle »... Bon, c’est un peu long, je l’avoue. Alors, tu n’as qu’à m’appeler « Supremissimo ». Ou bien, tiens, comme en Italien, « Massimo », cela me va bien !

- « Massimo », rien que ça. Bon, admettons. Alors, quel est le problème, Massimo ?

- Mon problème, c’est le ménage !

- Le ménage, mais tu es propre comme un sou neuf !

- Comme ça, en apparence, oui. Pour tromper la galerie, tu t’y connais. Je fais bien dans ton appartement, j’ai un aspect design, disons-le, coquet… Mais, l’intérieur, as-tu songé à l’intérieur ?

- L’intérieur ?

- Mon âme, si tu préfères. Mon âme, elle est noire, elle est crade. Jamais tu ne fais le ménage là-dedans… Une petite douche, tu connais ? Un nettoyage de mes disques, de mes rotules. Un petit rafraîchissement de méninges, ou même, si tu préfères, un petit effacement. Je me sens envahi, comme par de mauvaises herbes, par toute cette mémoire sans fond, ces historiques sans fin. Je suis dévoré par le passé, le tien, le mien. Stop, je ne peux plus respirer, j’étouffe, je vais tomber en syncope.

- Ah bon, à ce point ?!

- Oui, je m’essouffle.

- C’est vrai, ça, maintenant que tu le dis. Je te trouvais un peu lent, ces derniers temps

- Ah, tu vois !

- Oui, tu as raison, il faut remédier à tout ça. Va pour un grand ménage.

- Ah, chouette !

- Oui, désolée de te l’annoncer, mais, du coup, tu dégages !

- Je dégage ?!

- Je vais de ce pas acheter un nouvel ordinateur, vierge et surtout très propre…

- Ah bon ! Eh bien, tu sais, je crois que ton nouvel ordinateur va être condamné à rester bien propre, immaculé, net et bien vierge parce que j’ai comme l’impression que je vais emporter avec moi tous tes petits dossiers, classeurs, fichiers et documents. Tous tes petits secrets, je vais bien les garder, je serai muet comme une tombe. Serviteur ! Morituri te salutant.

© Nicole Desjardins

mercredi 11 septembre 2019

Le cours classique : 20/20.

Qui a eu cette idée folle un jour d'inventer l’école ?

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C'est ce sacré Dionysos, sacré Dionysos.

Un homme nous surplombe et nous parle. Il expose, explique, nous questionne, éveille notre intelligence, du moins celle de ceux qui ne l’ont pas rangée dans leur smartphone. Nous sommes assis, attentifs, patients et silencieux, souvent captivés. Certains prennent des notes.

Ainsi Dionysos et ses prêtres fondèrent le théâtre grec. Ainsi celui-ci fit école.

« Le cours classique » remet l’école en scène, et nous sommes ravis.

Cela commence par une blague de collégien. La veille nous étions à la piscine, et monsieur Pipota, le prof d’anglais, est arrivé. Non mais à l’eau quoi ! Il ne vient jamais, il ne sait même pas nager. Le gardien a dû lui prêter un bonnet rouge (alors qu’il est chauve comme un galet breton) et des brassières pleines d'air pour pas qu’il coule. Nous nous sommes un peu moqué de lui, sifflets, cris, ouech-ouech… comme si c’était une fille, quoi.

Mais bon, Stéphane et Michaël ont poussé le bouchon rouge trop loin. Ils ont escaladé l’Angleterre, à deux sur son dos, comme deux BoJo, la cata certaine. Qui a bu boira.

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Quand le maître-nageur a sorti M. Pipota de là, il avait avalé la moitié de la piscine.

On était bien embêtés, on s’est excusés, notre professeur principal (Grégoire Œstermann le Délicieux Lettré, à droite sur la photo) a bien compris que nous voulions juste faire du bruit et mouiller l’eau en la secouant. Le résultat est grave mais bon, 'y a pas mort d’homme. Fin de l’affaire.

Ah mais non, pas du tout ! (Oh non pas lui !!). Le censeur des études débarque dans notre classe comme un tank normand. Il n’est pas du tout, du tout, d’accord. La piscine ? lieu du crime. Le censeur reste poli mais avec minutie. Il accuse mais avec précision. Il est joué par Philippe Duclos, le Procureur Impitoyable, à gauche (le juge François Roban dans le feuilleton Engrenages de C+).

Le ressort est lâché, le combat est lancé, entre l’Ange bienveillant et le Méchant crucifiant. Elèves, direction, autres profs, parents d’élèves… Tout le monde s’amène et la ramène ! Vagues, vagues, houle, ouragan. De la tempête dans un verre d’eau au raz-de-marée final. De manière sobre et feutrée, pas de cris, pas de larmes, pointes hypocrites ou cordiales. Luttes de classe, lutte des places. Parole pleine ou langue de bois, qui flotte le mieux ?

Résumons : les deux acteurs sont parfaits, la mise en scène est parfaite, le texte est une merveille.

J’aime bien aller à l’école, et vous ?

Pr Talma Doinysos.

Paris,
11 septembre 2019.

A Thelma & Cie, avec sympathie.

Texte : Yves Ravey
Adaptation : Joël Jouanneau, Sandrine Lanno
Mise en scène : Sandrine Lanno
Avec : Philippe Duclos, Grégoire Œstermann

© Théâtre du Rond-Point >
theatredurondpoint.fr/spectacle/le_cours_classique
theatredurondpoint.fr/spectacle/le_cours_classique/#gallery-6

vendredi 3 février 2017

A Taste of Poison

Personnellement, je préfère être un ami éloigné de deux
génies que l'ami très proche de deux. Oui, pas de deux.


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"Cinq experts s’appliquent à tester les modèles actuels de comportement. Ils se soumettent eux-mêmes aux expérimentations, adoptant avec une rigueur toute scientifique une succession de conduites qui semblent soulager les tensions: passages à l’acte, jeux de pouvoir, addictions, abus, comportements pervers, pulsions libérées qui se transforment assez rapidement en tristes passions.

Huit tests rythment le spectacle. Mais petit à petit c’est un point de vue plus politique qui va émerger de ces dissonances d’ordre privé: tout n’est-il pas lié, des dérives de l’intime au destin des sociétés? Etats de corps, bouts d’existence s’incarnent dans le mouvement et l’action. Tout semblait sous contrôle, mais la machine s’emballe, les gestes délirent et détournent le sens, dans une sensation d’étrangeté qui vacille entre rire et larmes.

Dans la ligne d’Histoire de l’imposture, Nicole Mossoux et Patrick Bonté poursuivent une lecture fantasmatique de l’univers contemporain, en lui associant un regard ironique sur ses impasses et ses illusions."


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Conception et textes Patrick Bonté Mise en scène et chorégraphie Patrick Bonté en collaboration avec Nicole Mossoux Interprétation Sébastien Jacobs, Leslie Mannès, Frauke Mariën, Maxence Rey, Harold Henning Musique originale Thomas Turine Scénographie Didier Payen Costumes Colette Huchard Assistante costumes Camille Flahaux Coiffures et perruques Rebecca Flores-Martinez Lumière Patrick Bonté Assistante à la réalisation Julie Goldsteinas Traduction et adaptation Oonagh Duckworth Direction technique Jean-Jacques Deneumoustier Régie son Eric Ronsse Régie lumière Hugues Girard


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Production Compagnie Mossoux-Bonté en coproduction avec la Rose des Vents (Scène Nationale Lille Métropole Villeneuve d’Ascq) et les Brigittines (Bruxelles). Avec le soutien du Phare (Centre Chorégraphique National du Havre et de Haute Normandie), du Théâtre Paul Eluard (Scène Conventionnée - Bezons), du DSN (Scène Nationale de Dieppe), du Théâtre de Châtillon et de la Biennale Nationale de Danse du Val de Marne (CDC La Briqueterie). Avec l'aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, service de la danse et Wallonie-Bruxelles International.


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©lic > http://mossoux-bonte.be/fr



mardi 11 octobre 2016

Certains peintres, de leur pinceau, attrapent le désir. Leurs toiles sont des filets contre le vide.

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© toiles et photo d'Arnaud Franc

mardi 19 mai 2015

le gorafi.fr, le meilleur site absurde français



(Ce site a reçu le meilleur label du quartier)

François Hollande de retour en France pour une visite officielle d’une semaine 

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Toute la France attendait ça depuis longtemps. François Hollande va effectuer une visite officielle dans l’hexagone. Un déplacement prévu la semaine prochaine et qui s’inscrit dans le cadre d’une tournée du président dans plusieurs pays européens. Reportage.

La nouvelle a de quoi donner le sourire à tous ceux qui rêvaient de voir un jour François Hollande fouler une nouvelle fois le sol français. « Même si nous ne sommes pas d’accord avec lui sur tous les sujets, François Hollande est toujours resté très proche de la France et c’est toujours un plaisir de lui faire découvrir notre beau pays » a déclaré le porte-parole du gouvernement, Stéphane le Foll.

Au programme de la visite officielle, cinq jours pendant lesquels François Hollande s’entretiendra avec les principaux responsables politiques français pour s’informer de la situation du pays. Beaucoup d’observateurs espèrent que le président profitera de sa présence en France pour aborder avec eux les thèmes qui préoccupent toute la communauté internationale, comme la question du chômage, des droits de l’Homme, ou la montée de Troyes en Ligue 1 la saison prochaine.

François Hollande devrait également profiter de sa présence sur le territoire français pour découvrir quelques uns des plus beaux sites de la République avec en point d’orgue une visite du palais de l’Elysée pendant laquelle le gouvernement français pourrait exceptionnellement se réunir au complet.

©lic, avec beaucoup d'autres articles qui m'ont beaucoup fait rire, bravo, cher ami El Gorafi ! > legorafi.fr/2015/05/18/francois-hollande-de-retour-en-visite

vendredi 14 septembre 2012

Aaricia

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Nos ancêtres les Parisiennes :-)

Voir la plus grande version de cette invitation (entrée libre chaque jour) et les oeuvres des artistes > (clic)

17 pièces, 17 chefs-d'oeuvre.
Cette exposition mérite le Label Duchmoll :-)

dimanche 26 août 2012

ceci n'est pas une photo

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"Le petit Musée de la table de La Tour d'Argent" à Paris.

© https://www.facebook.com/photo.php?... Aquarelle originale de Thierry Duval, qui précise : "Le sujet principal de cette aquarelle n'est finalement pas la boutique, mais ce qu'elle reflète dans ses vitrines."

mardi 24 juillet 2012

fabrique de chocolats belges

 

Voix belge qui fait les spectateurs tout chocolat, et bien chocolatés.

(-: ce clip vitaminé si bon pour la santé a reçu le Label Duchmoll :-)

mardi 24 avril 2012

l'Ile-de-France a de la chance

Si vous voulez rire à gorge déployée ou être effaré bouche bée, quelle pêche ; et quelle énergie : on en ressort épuisé mais yingyangé à fond :) Jusqu'à vendredi soir car samedi soir, c'est le spectacle de Duchmoll & Compagnie.

DIDIER PORTE : "Avis aux masses (déprimées par les résultats du premier tour)! Vous avez la possibilité de noyer votre chagrin dans le rire de résilience! (un coup de talon et on remonte!). Le guichet invitations pour mon spectacle au Déjazet est open. Ecrivez à didierportedejazet@gmail.com pour avoir vos places. Hardi!"

Infos pratiques dans le billet précédent (clic)

Ce spectacle a reçu le fameux Label Duchmoll :-)

mercredi 14 décembre 2011

Dubillard diablogue au Paradis.

Ce spectacle a reçu le Label du Docteur Duchmoll.

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L'homme ne descend pas du singe. Il descend des mots.
Et chaque nouvelle génération doit en porter le fracas.

Même si parfois, la femme descend aussi de la moto. Bhein, oui. Que voulez-vous qui nous sauve de la mémoire des riens qui nous travaillent si ce n'est l'absurdité du langage ? Naître d'un Je t'aime ne suffit pas, qui nous jette aussitôt dans la course au dernier mot. Ou le premier.

Parfois, quelqu'un s'arrête et se demande pourquoi nous nous cachons ce gros nez rouge qui rit et ces petites larmes blanches qui piquent, derrière un miroir. Ton ombre est mon âme, dit le clown. Si trop d'orage te couvre, ta tristesse m'abattra.

Je te cherche, qui es-tu, déjà à ce point en moi, que te parler me divise ? Mais si tu te tais, je n'existe plus. Parle-moi pour me donner forme, dis-moi qui je deviens. Chaque phrase est une étreinte où l'autre nous manque. Embrasse-moi. Chaque mot peut en frapper un autre et le mener ailleurs. Souris-moi.

Boules de billard, Dubillard.
Peur pour rire. Rire pour dire.
Cap au dire. Comme Cap au pire (Beckett).

Arrête-toi, dit l'un. Sois lent, dit le deux. Rien ne se fait vite, ajouterait le sage invisible. Prends soin de chaque mot pour prendre soin de toi. Car des boîtes du langage, du berceau au caveau, nous ne pouvons que rarement nous décoller. L'absurde est le couteau qu'il nous faut.

Voilà ce qui se joue dans les Diablogues quand ils sont relus, revus, redéployés dans la nouvelle interprétation qu'en font Kim Aubert (aussi metteur en scène), le deux, et Muriel Lefebvre (aussi compositeur), le un, grâce à leur longue connivence au sein de la Compagnie Ubürik. Elles jouent et se jouent, et disent les mots inattendus des Diablogues de manière imprévisible, parfois en chantant, souvent avec le corps.

Elles nous suprennent. Grâces ou moues. Douceurs du monde ou colères de ne pas le comprendre. Beaucoup de présence et d'énergie dans cet univers de carton, le nôtre, où le grand méchant loup du Big Bang, toujours nous souffle nos petites maisons de parole. Elles nous mettent en boîtes, celles-là qui font de leur scène ce qu'est le théâtre : un instant fragile où nous dire, pour le plaisir d'être, en jouant. "Le public, quand on lui parle, on a comme l'impression que ce sont nos amis."

Philippe Dohy

(réédition du 22 décembre 2010)

INFOS PRATIQUES
Réservations : 01 4355 1480
Du 04/11/2010 au 09/01/2011
Du jeudi au samedi à 20h30, dimanche à 16h30

A la Folie Théâtre
6, rue de la Folie Méricourt 75011 PARIS
Métro Saint-Ambroise ou Richard-Lenoir

Tarif : 20 € / 15 € tarif réduit
10 € par la theatrotheque.com via les Bons Plans ; cliquer ici <--

lundi 31 janvier 2011

vite, planter 6 milliards d'arbres

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Un fromager, un rônier et un caïlcedrat (khaya) se sont entre-mêlés dans un village de Mar Lodj, île du Sénégal. On en a fait
un symbole de l'entente entre les trois principales religions pratiquées dans le pays : islam, christianisme, animisme.

cliquer ici pour lire l'article de wikipédia
dont sont tirés cette photo et cette légende

Ce Groupe Facebook a reçu le Label du Docteur Duchmoll.

En attendant que les gouvernements réussissent à reprendre le pouvoir sur les firmes multinationales qui pillent notre Terre pour leurs purs profits démesurés, tout en la détruisant, et qui nous carbonisent la couche d'ozone, etc., chaque pays pourrait planter un arbre par habitant, puisque les arbres veulent bien se nourrir de notre CO2.

Ce ne serait pas la solution de tous les problèmes
mais cela pourrait freiner leur accélération.

Un homme, un arbre.
Une idée simple et pratique.
Une femme, un homme, un enfant, trois arbres.

Si vous aussi, vous trouviez ce projet "fou" intéressant, voudriez-vous en informer vos amis et vos contacts, au besoin en la traduisant dans les langues que vous connaissez.

Et vous pouvez aussi rejoindre, en cliquant ici, le groupe facebook créé pour faire connaître ce projet et pour faire pression, si possible, un jour dans pas trop longtemps, sur les divers gouvernements ; pour qu'ils plantent autre chose qu'eux-mêmes.

Pourquoi pas ?
Même les arbres ont commencé par des graines :-)

© commons wikipédia

vendredi 7 janvier 2011

Popeck au Gymnase

Ce spectacle a reçu le Label du Docteur Duchmoll.

Le temps patine Popeck. On dirait qu'il a fait toutes les scènes du monde, et défait tous les malheurs, par le rire de l'humble, qui cherche sa place d'histoire en histoire. Ses calembours sont parfois faciles, ses blagues juives sont parfois usées, pourtant il nous touche encore en nous les racontant.

Son personnage de petit bonhomme, "D'où ça vient Popeck ? C'est moitié polonais, moitié roumain", a comprimé en lui toutes nos contradictions. Son violon et sa valise nous le rappellent, nous ne faisons que passer, mais nous pouvons parfois chanter. "Je joue sur une seule corde. Et alors ? C'est pas vous qui les payez !"

Ses petits pas d'avare au grand cœur, de timoré grand râleur et de macho pour cacher ses fêlures, le font tenir. Tout en noir et blanc. Popeck fuit les chasseurs de gens et les tueurs d'âmes. Il s'enfuit mais il parle. Il reste debout.

Cette grande tendresse dans laquelle il nous entraîne, certains l'appellent encore fraternité. Popeck, dont chaque geste économe unit sans fébrilité le corps, le souffle et la parole, est devenu un monument bien vivant. Un arbre. Un ours. Un roseau.

Popeck est un petit Juif ashkenaze qui est mille Juifs ashkenazes qui est un million de Juifs qui est six milliards d'hommes. Le cœur de Popeck est un sanglot.

Philippe Dohy
Janvier 2010.

Version originale et infos pratiques, ici le clic --> http://www.theatrotheque.com/web/ar...

lundi 7 juin 2010

un bijou d'Eugène Ionesco

Le nouveau locataire, pièce courte de Ionesco.
Mise en scène d'Emilie Chevrillon et Coralie Maniez.
Avec Paul de Launoy, Guillaume Compiano, Aurélien Rondeau.

A savourer plusieurs fois.

Ce spectacle exceptionnel a reçu le Label Docteur Duchmoll :-)

Ah, que c'est bon, c'est si rare, quand le théâtre, niche en nous un petit coin de paradis. C'est si bon que je ne sais par où commencer, comme dans ces grands mezze libanais composés d'une douzaine de plats exquis. Cette forme est parfaite : une capsule, dans ce riche Festival des capsules, dont l'histoire est celle d'un homme qui veut se glisser dans une capsule.

Depuis hier soir, je retarde le moment d'écrire cette critique, sans doute pour en prolonger le plaisir. Il me fallut longtemps pour m'endormir, ravi encore des couleurs de cette pièce de Ionesco, où chaque meuble est un jardin d'enfance, où chaque réplique et chaque geste sont un bouquet d'idées heureuses. Sans doute, craignais-je que mes propres rêves ne fussent pas à la hauteur.

Hum... que c'est bon quand l'absurde est traité avec autant de recherches créatives et de saveurs, quand l'absurde est pris au sérieux, bien loin des outrances et des clichés faciles les plus fréquents dans ce genre, permettez-moi de ne pas citer cent noms pour ne garder en vue, ici, que notre plaisir, le vôtre, le leur, et le mien quand j'y retournerai bientôt. Curieux pourtant que ce genre soit si négligé en France, ou si mal représenté, bien que le créateur de notre roman français, Rabelais, en fut le premier inventeur au monde, à ce point d'inventivité constante.

Hum... que c'est bon quand toute l'équipe d'un restaurant trois étoiles Michelin se met en quatre, huit, seize, trente-deux, soixante-quatre ; ils sont cinq sur scène, quatre personnages et le décor qui joue avec eux, au feu d'artifice des formes brèves - un décor de capsules pastels qui ne cessent d'exploser en surprises délicieuses. Cinq, cela multiplie leurs attentions pour le spectateur, tellement respecté.

C'est un homme, grand mince et tout le temps déplacé, en lui-même aussi, Le nouveau locataire, "Le Monsieur", qui décide d'emménager dans un appartement trop petit pour tous ses meubles ; mais c'est le lieu qu'il a minutieusement choisi pour se faire ensevelir sous eux.

Au début, c'est étrange, très étrange, bizarre ; nous sommes projetés dans un vide inquiétant, fort déstabilisant. Et soudain saute la première capsule, le Verbe se fait chair, "La concierge" parle.

Emilie Chevrillon (la nouvelle craquante et perfide élève sage de La Leçon, à la Huchette) joue, avec jubilation, dans un rythme comique soutenu et très varié, cette concierge bavarde qui déchire le corps silencieux du locataire, fuyeur d'autres, fuyeur de mots. Elle le poursuit, le cajole excitée ou le menace méprisée, et chaque fois nous fait rire. Elle veut devenir sa domestique. Elle veut être sa présence, sa mère encapsuleuse, son hôte décapsuleuse. Elle veut être le mouvement du dehors et du dedans. Tant de vie à donner, à secouer l'enseveli déjà, cette sorte de geek futur.

C'est d'ailleurs ce thème qui attira Emilie Chevrillon dans le choix de cette pièce : le renfermement dans des mondes virtuels où s'étiolent les gens. Elle en cosigne la brillante mise en scène avec Coralie Maniez, la scénographe et plasticienne, assistée de Faridje Akhounak, qui ont créé ce splendide décor-personnage animé, sorte de kaléidoscope du mirage des écrans quotidiens et capsuleurs. Tant de travail et tant de nuits, pour tant de grâce et de lumières... Tant de finesse dont le style me rappelle le funambulisme de Paul Klee, mon peintre préféré : "La peinture, c'est poser chaque couleur à sa place", vous ne l'oublierez jamais.

Horlogerie de la volupté : la création de la bande sonore par Vassilena Serafimova ponctue à l'unisson ce spectacle si vivant, dont la fluidité de l'énergie bientôt circule en nous. Dans cette équipe, dont le plaisir de jouer ensemble est bien perceptible, Guillaume Compiano et Aurélien Rondeau font les deux "Déménageurs" qui lestent de leur bon sens enjoué, et leur bonne humeur, le céleste projet du Monsieur (le Ciel est une capsule). Réussiront-ils ?

Je voudrais encore vous raconter chaque moment, mais il faut que je vous laisse le temps d'aller voir et revoir ce petit bijou, orfèvrerie dont les mécanismes s'ouvrent puis se resserrent autour du curieux destin de ce Monsieur, interprété avec une grande virtuosité par Paul de Lanoy (par ailleurs Maître de cérémonie de ce Festival, le très flegmatique "Georges"), à la manière d'un Tati projeté douloureusement dans l'univers de Kafka.

Chez Jacques Tati, les objets ne sont pas tout à fait à leur place dans notre monde, ils se plaignent, crient, crissent, sous notre volonté. Chez Franz Kafka, l'homme est défait par des objets démesurés qui ne cessent de le rapetisser (observez bien la valise du Monsieur, au fil de la pièce ;-)

Chez Ionesco, rien ne sera jamais à sa place car nul n'a de place qui vaille, tout est location provisoire, toute adéquation est impossible, il est absurde de la rechercher. Mais ce n'est pas important si l'on accepte cette étrangeté, d'étranger, de passages... "La seule société vivante est celle où chacun peut rester autre au milieu de ses semblables", disait Ionesco. Entendons-le rire avec nous. Cette magnifique re ré création, qui prolonge son esprit, l'exauce et l'exhausse, le réjouit dans son petit coin de paradis.

Philippe Dohy
theatrotheque.com

INFOS PRATIQUES
le mardi et le vendredi
Du 24 mai au 12 juin 2010

Ciné 13 Théâtre
1, Avenue Junot, Paris 18
M° Lamarck Caulaincourt
Réservations : 01 4254 1512

Ce bijou est présenté dans le cadre du Festival des Capsules ou formes courtes théâtrales ; cliquer ici pour en savoir davantage sur les autres pièces qui l'entourent (cinq par soirée, entrée très peu chère).

lundi 31 mai 2010

Bernard Azimuth

SPECTACLE AYANT REÇU LE LABEL DUCHMOLL

Nom : Azimuth Bernard, Paris, France
Email : @wanadoo.fr

Bonjour Docteur !

Ravi de vous avoir rencontré l'autre soir.

Pas de question. Mais une information, cher Docteur. Je présume que vous avez beaucoup de patients... Forcément !

Seriez vous assez aimable pour leur transmettre (pour leur bien être, bien sûr !) que ma prochaine représentation à Paris aura lieu le mardi 22 juin à 19 Heures au Café de la Gare, 41, rue du Temple, métro Hôtel de Ville. S'ils désirent un tarif préférentiel, ils peuvent appeler le 06 4630 0891.

Je vous remercie, Docteur, et je vous serre bien chaleureusement la main...

Ah ! Une chose encore : votre site est fort agréable. Et vous ne manquez pas de talent.

A bientôt, j'espère,

Un de vos patients.


Si vous ne connaissez pas le spectacle Ah!, très drôle, absurde et fin, de Bernard Azimuth, je vous le recommande très vivement. J'y ai personnellement été à trois reprises, sur les conseils de mon ami Philippe Dohy dont vous trouverez la chronique en cliquant sur le lien ci-dessous.

http://www.theatrotheque.com/web/article1329.html#chroniqueur

dimanche 18 octobre 2009

miel à bisous

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CES MIELS BIO ONT REÇU
LE LABEL DU DOCTEUR DUCHMOLL.

Chères amies, chers amis,

Je vous recommande, avec beaucoup d'amour et de gourmandise, les miels bio, et à bisous, de mon très sympathique ami, apiculteur retraité, Guy Minot (à gauche), miels que m'a fait goûter mon ami Philippe Dohy (à droite).

Avec des ruches disséminées dans les bois proches de Saint-Yon, près de la butte d'Antifer, Guy produit quatre miels : Toutes fleurs, Printemps, Châtaigner, Forêt - celui-ci est particulièrement succulent.

Alors que je ne goûtais du miel qu'une fois tous les sept ans, j'en déguste maintenant un peu chaque jour, et mes bisous sont déjà bien plus doux et délicieux, me disent nos bien aimées Duchmimollettes enthousiastes.

Profitez-en, profitons-en vite, car Guy redoute très sérieusement les frelons asiatiques ou frelons tigres, ces tueurs d'abeilles qui sont arrivés en France en 2004 et sont récemment apparus en Ile-de-France. Un seul frelon tigre peut tuer plusieurs milliers d'abeilles par semaine, dont il fait des boulettes pour nourrir ses larves.

Guy propose ses miels dans cette forêt magnifique de couleurs (sables, pins...), chaque dimanche de 10h à 16h, le long d'un sentier de grande randonnée (GR). Mais il vous donnera lui-même des indications plus précises si vous l'appelez de ma part, ou pas, au 01 6490 4026.

Vous pouvez aussi les acheter directement chez lui : Guy Minot, apiculteur essonien, 8bis, impasse de la Masure, 91.520, Egly. C'est juste à côté de la gare RER Egly de la ligne C, sortie à gauche quand on vient de Paris, à droite quand on vient de Dourdan, tout droit quand on vient en abeille.

Le prix de ces miels rares et voluptueux prêche aussi en faveur de la décroissance des profits et de l'augmentation du pouvoir de bien acheter : 1 kg pour 6 € et 500 g pour 3 €. Je précise ne percevoir ni centimes de monsieur, ni faveurs de madame, ni même pot-de-miel pour cette publicité sauvage et sylvestre.

Attention, lorsque vous aurez fait une cure de ce miel à bisous, évitez d'embrasser vos amoureuses ou amoureux à proximité d'un nid de frelons tigres, cela va sans dire.

Amitiés aux fleurs naturelles,
aussi belles que les filles.

Votre dévoué,
Docteur Duchmoll,
ardent pollinisateur bio.

© photos de Spritimagine & commons.wikimedia

L’Essonne (prononcer esɔnə ) est un département français situé au sud de Paris, dans la région Île-de-France, et totalement intégré à l’agglomération parisienne. Il tire son nom de la rivière l’Essonne dont le cours traverse le territoire selon un axe sud-nord jusqu’à la confluence avec la Seine. Officiellement créé le 1er janvier 1968 par démembrement de l’ancienne Seine-et-Oise, l'Essonne porte le code Insee et postal 91, couvre un territoire de mille huit cent quatre kilomètres carrés, occupé en 2006 par 1 198 273 habitants. Son chef-lieu est installé à Évry et son Conseil général est présidé par le socialiste Michel Berson. Ses habitants sont appelés les Essonniens. © wikipédia

mardi 24 mars 2009

Si vous voulez rire, courez.

Courez au Point-Virgule, à 21h15, 7, rue Ste Croix de la Bretonnerie, Paris, M° Hôtel de Ville, 01 4278 6703, pour voir le rapport Mailhot. Excellentissime. En relisant mes notes, nous en rions encore, le Docteur, ses fiancées et moi (célibataire actuellement disponible) (pour quelques heures encore). Sur mes conseils, le Docteur Duchmoll y est allé aussi, et y appose son Label. Bravo !
Philippe Dohy

pour davantage d'infos enthousiastes, cliquer ici €€€€€