Depuis samedi soir, je broyais du noir jusqu'à un trou noir, et un trou-trou, pas un trou-tuyau.

Je n'avais toujours aucune réponse du gardien disparu mystérieusement.

J'avais vu une pièce de théatre au Rond-Point mais très médiocre malgré l'excellence de Manon Clavel, le jeu intéressant mais un peu figé d'Isabelle Carré et Yannick Choirat qui s'en sortait bien malgré son mauvais rôle.

C'est une mise en scène tirée au cordeau de Sylvain Maurice. Et justement, c'est là le principal péché de la pièce, seule Manon Clavel arrivait avec beaucoup d'énergie à se tirer de ce carcan. De ce fait aussi, le texte de Martin Crimp paraissait un peu vieillot.

Il eût fallu laisser les acteurs plus libres plutôt que de les obliger à jouer autour d'une table rectangulaire qui devenait ainsi le principal personnage de la pièce et la lestait de son inertie.

J'avais déjeuné tardivement, vers 18h, chez Ilyes. J'étais seul avec lui et Nadir. Leur patron a augmenté tous les plats... sauf eux. Ils travaillent pour des salaires de misère six jours sur sept.

Après, il y a bien eu le regard intéressant de la jolie Libanaise. Mais bon, nous savons tous deux qu'il est là pour tout ce qu'elle voudrait me dire (de banal) mais ne peut car ne comprend guère le français.

Je m'étais aussi déconnecté de la série Gomorra, interminable chapelet de traîtrises et coups fourrés, de coups de feu et meurtres divers. Mais les acteurs ont une telle présence et la photo sont si belles qu'il n'y a pas moyen de s'en détacher.

Voilà sept jours que cela durait, et je n'en étais pas encore à la moitié. Alors, j'ai actionné le bouton d'éjection de la série, j'ai regardé le dernier épisode, et, ouf, délivrance accordée.

Alors, ce matin, j'avais encore envie de mourir ; encore et plus fort que jamais. Et j'ai décidé de me remettre aux maths après grosso modo vingt ans d'interruption, et j'ai tout de suite été mieux.

Sauf que j'ai été très triste d'apprendre la disparition en même temps que son existence de la brillantissime Maryam Mizrakhani, mathématicienne iranienne. A 40 ans. D'un cancer du sein.

C'est la première fois qu'un documentaire biographique me fait pleurer.

Dix ans d'activité, seulement. Bien qu'elle ait commencé à publier alors qu'elle était encore étudiante. Première femme à avoir reçu la médaille Field, on a baptisé le théorème qu'elle a inventé le "Théorème magique".

Vous pouvez retrouver ce film, "Les secrets de la surface - Les mathématiques selon Maryam Mirzakhani" sur arte.tv . Une femme lumineuse : bonheur de ceux qui l'ont connue, douleur de l'avoir si tôt perdue.

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