L'amour au temps du corona.
Sur la scène d'un théâtre, un homme seul regarde souvent sa montre. Soudain surgit un cheval essoufflé, monté par une ravissante cavalière. Elle lui sourit, il lui dit...
- Je remercie les dieux pour cette apparition.
Vous voir ainsi perchée sur votre Percheron,
Offre à votre beauté le ciel en arrière-fond.
Vous découvrir si proche d'un corps sans selle ? Je fonds.
- Ami, ami, tant de temps sans votre grand amour,
pour me réchauffer les pieds froids au fond des bois !
- Mais si souvent, ma mie, j'ai transgressé la loi !
Je finis assommé, en prison, chaque jour.
Je voulais vous rejoindre pour urgence familiale,
J'ai tout tenté, volé moi aussi un cheval.
- Je ne l'ai pas volé, mon père me l'a offert,
Pour que je puisse garder la distance sociale.
- Bravo pour son choix, c'est un fort bel animal.
- Et rarement je chois les quatre fers en l'air !
- Haha, mon amie, votre esprit n'a pas faibli.
Mais vos baisers et votre étreinte m'ont tant manqué.
- Hé... c'est plus que mes pieds qu'il faudrait réchauffer...
- Descendez donc que je vous fasse quelques guilis...
- Hélas, c'est un adieu, je fus testée porteuse.
- Mon Dieu ! Rage ! Peu m'importe, amour de ma vie.
Je mourrai de vous savoir si malheureuse !
- Vous devez vivre, je suis venue vous le dire.
- Trop tard ! Des postillons, les postillons sont pires.
- Oh mon chéri, vous aurais-je contaminé ?
Alors qu'avec ce cheval, je voulais vous protéger ?
- De la tristesse, vous aimer, me protégera...
- Oui, sautons le pas, attrapez-moi dans vos bras !
Que m'importe ce cheval qui m'a fait moins forte !
- Oh ! sans selle, elle chute, s'écrase, Dieu cruel, elle est morte !
© Dr Groucho Duchmoll