Une ruelle étroite
De part et d’autre d’une ruelle étroite, deux fenêtres à peu près à même hauteur. Les voisins viennent d’applaudir, ils se sourient, se disent « au revoir », « à demain » pour retourner à leurs préparatifs dînatoires. Il est 20h03.
Un homme s’attarde, il a allumé une cigarette et regarde avec une insistance complice la jeune femme qui fume, elle aussi, en face de lui.
– Vous savez pourquoi j’applaudis depuis trois semaines ?
– Pourquoi ?
– Vous êtes le soleil de ma journée. Mon rendez-vous quotidien.
– C’est gentil. Mais c’est la première fois que je viens applaudir.
– Mais enfin ! Je vous applaudis tous les soirs !
– Je suis rentrée cet après-midi de l’hôpital…
© Rafaëlle Jolivet