"Troubles de la motricité, de la socialisation, du langage… L’exposition des enfants aux écrans atteint un niveau dramatique, soulignent de plus en plus d’études. Dans “La Fabrique du crétin digital”, le chercheur Michel Desmurget sonne l’alarme.

La rentrée scolaire signe le retour à la vie ordinaire, rythmée par le triptyque de l’enfant moderne : école, écrans, dodo. À l’heure des bonnes résolutions, les parents s’interrogent.

Faut-il s’affoler de la place envahissante qu’occupent tablette, smartphone, ordinateur et télévision dans un quotidien toujours plus saturé d’images digitales ?

Sevrer sa progéniture au risque de la priver des vertus supposées de ces technologies ?

Poser des limites à l’usage des nouveaux écrans, qui nous accompagnent parfois de la table à manger jusque dans les WC ?

En 2015, les enfants de 6 à 17 ans y étaient exposés plus de quatre heures par jour en moyenne, selon l’étude Esteban de l’organisme Santé publique France.

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Aujourd’hui, le manque d’éveil culturel et artistique des tout-petits est un fléau sanitaire.

En Californie, l’école Waldorf, qui a banni les écrans de ses enseignements, voit affluer en majorité… les enfants de cadres de la Silicon Valley ! Clé de cet engouement : une pédagogie axée sur la relation humaine.

Loin le temps où le président Bill Clinton poussait les écoles américaines à s’équiper en écrans et à se convertir à l’ère technologique ! Depuis, de l’autre côté de l’Atlantique, l’utopie d’une éducation 100 % numérique s’est légèrement ternie, abîmée par l’absence d’améliorations incontestables des résultats scolaires et par les propres doutes de ses premiers supporteurs.

Steve Jobs, le fondateur d’Apple (décédé en 2011), a lui-même fini par avouer qu’il limitait au maximum l’utilisation des smartphones et des tablettes pour ses enfants. En plein cœur de la Silicon Valley, en Californie, de plus en plus de parents choisissent d’envoyer leur progéniture étudier dans des établissements à l’ancienne, garantis sans écran.

Parmi ceux-ci : l’école Waldorf remplace, pour ses 450 élèves (de la maternelle à la terminale), les applications et les algorithmes par… des crayons et du papier."

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