kалинка, nom féminin, choral et coquin dont la signification sera donnée en son temps, le temps que les grandes personnes couchent les petites.

kалинка - écrit plus couramment "kalinka", pourquoi cette écriture cryptillique ? c'est ce que nous allons voir - est une illustration de nos paradoxes humains y compris les plus scientifiques : savoir / ne pas savoir / ne pas vouloir savoir / vouloir savoir en cachette - vous comprenez le cryptillique...

Prononcez kalinka dans une assemblée, c'est magique, les femmes se lèvent et se mettent à chanter tandis que les hommes s'accroupissent et se mettent à jeter leurs jambes n'importe où mais le plus loin possible.

Il est donc très important de ne prononcer ce mot extraordinaire qu'à bon escient en ayant d'abord estimé rapidement la surface de la pièce et celle occupée par les danseurs en déploiement.

(Hey, n'oubliez pas de coucher les petites !)

Si la pièce est trop petite, envisager le lèvement des mâles et l'accroupissement des femelles ne serait pas idiot.

Oui, oui, je sais (je sais !), certains se choquent ou s'entrechoquent de ces termes animaux appliqués aux genres humains.

Certes. J'espère bien. Car c'est fait exprès volontairement pour une incitation à la prudence.

Oui, mes amies, mes amis, mieux vaut (parfois) que vous soyez entrechoqués par les mots les plus forts qu'entrechoqués par les fortes jambes d'un souple danseur musculaire de 160 kilos, n'est-il point vrai ? Songez-y.

Ainsi, kalinka est un puissant sésame de l'activité artistique et de l'activité physique, utilisé chaque jour par les entraîneurs russes, d'où la traduction cryptillique qu'il fallait citer puisqu'elle est bien plus fréquente que le mot français, franchement, depuis combien de temps n'aviez-vous pas prononcé, ou même pensé à kalinka ?

Ah !

Et les Russes aux moeurs intrépides, souples comme des Cosaques à cheval sans selle, y compris des juments nerveuses, chantent de plus en plus plus vite, en répétant 4 fois (quatre) :

Ka lin ka, ka lin ka, ka lin ka mo ïa !
Ка лин ка, ка лин ка, ка лин ка мо я !
Pe ti te baie, pe ti te baie, ma pe ti te baie !

V sa dou ia go da ma lin ka, ma lin ka mo ïa !
В са ду я го да ма лин ка, ма лин ка мо я !
Dans le jar din, il y a des pe ti tes fram boi ses, ma pe ti te fram boi se !

Un mot ! Un seul mot que vous aviez oublié depuis des mois peut-être des années et vous voilà chantant, dansant, le corps tout animé d'ondes impatientes et sensuelles tournée vers l'autre sexe ou l'autre.

Car une petite baie dans le jardin, les amis, vous avez compris, mieux vaut esquiver ici les framboises, c'est d'ailleurs bizarre, mais cette chanson fut écrite en 1860, soit 10 ans (dix) après la naissance de Maupassant, sans doute pour le mettre en garde, puisque les framboises évoquent même dans un chant sentimental bien senti quelque M.S.T. de hasard, le plus souvent, car une petite baie dans le jardin, les amis, c'est déjà l'esprit, bientôt l'exquis.

Voilà comment kalinka, ou kалинка, comme certains préfèrent le dire, et pourquoi pas, soyons tolérants envers les communistes, est devenu une sorte d'icône du savoir / ne pas savoir / ne pas vouloir savoir / vouloir savoir en cachette, pour ceux qui savent lire entre les lignes et sous les jupes des filles.

Et carrément chorale, kalinka, la petite baie. Même si on est seul à la chanter, elle convoque aussitôt une foule de froufrou, pas vrai les gars ? La petite baie montre sa supériorité sur la faucille ! et le marteau ! et les deux !!

TEST

  • Dites :

L'IN-TER-NA-TIO-NA-LE => on chante.

  • Dites :

KA-LIN-KA => on chante et on danse !!


IMGP1989.JPG

Rien n'est honteux dans la nature quand
transpire le désir de la petite baie
qui dresse les arbres.


© P*, Lisbonne, Anjos, 2016.
© wikipedia.org/wiki/Kalinka