Le Jardin des Hespérides est réservé aux divinités.

Il y pousse des pommes d'or qui renouvellent leur immortalité.

Car comme en doutent parfois les dieux et les académiciens :

"Immortel un jour, immortel toujours ?"

Mais de quoi ces pommes sont-elles la métaphore,

si ce ne sont des mots qui nous portent au-delà ?

Ainsi, je reçus avec grand plaisir les mails qui suivent, d'amies et d'amis collègues auteurs de théâtre, sur le forum de notre association, où j'avais, pour une amusante histoire récente, à quelques uns d'entre eux, dédié le précédent article, H - herméneutique. Je copie/colle leurs savoureux petits mots sans les modifier de quelque manière que ce soit.

Philippe Dohy


Merci beaucoup pour la dédicace c'est un honneur d'être associée à une telle démonstration d'esprit !
Je te cherchais la citation de Hamon qui se moquait de Hermès Dieu des Voleurs ! ... mais tant pis !...
Continuons à nous enrichir de ces petits riens...
Bonne et belle et lumineuse journée à tous.

Agnès Marietta


-----------------


Cher Philippe,

Merci pour cet article fort éclairant, agréable à lire et très instructif. En fin érudit que tu es, la bourde de notre ministre de l'économie (Bruno Lemaire)ne t'aura pas échappé... En toute simplicité, il s'est imaginé en Hermès (Dieu grec) de notre Jupiter (Dieu romain)républicain... En ces temps de chaleur estivale, il aurait été plus avisé de citer Mercure... Je te laisse méditer sur ces quelques propos matinaux... :-)
Bel été !
Bises,

Philippe Touzet


IMGP0243.JPG


Benoît Hamon à propos de Bruno Le Maire: "Tout à son plaisir de plaire à son nouveau maitre et monarque, le Ministre de l'Economie s'est lui-même baptisé, du nom d'un autre dieu, cette fois-ci Grec, Hermès, dont il a rappelé, qu'il était le messager, le dieu des marchands, mais je veux lui rappeler aussi, qu'il était le dieu des voleurs ! Ce qui, pour un Ministre de l'Economie, qui s'apprête à protéger quelques évadés fiscaux, ne surprendra personne."

Je mets du Hamon partout c'est ma période Hamon partout, Hamon surtout,
je suis comme Picasso j'ai mes périodes - sauf que je ne peins pas du tout - et j'ai mes heures de gare
je viens d'écouter grâce à Dr Duchmoll la chanson de Barbara et c'est ce que j'appelle une bonne ordonnance...
bien à vous

Agnès Marietta


IMGP0255.JPG


Cher Philippe,

Dans cet art du dire et de son interprétation, je suis assez fière de faire partie de ces gens de rien, riche de leurs mots, de leur art, de leur vie. De leur vie tout court même. Pas besoin de Rolex ou même du mea culpa de l’ancêtre Séguéla qui essayait, après sa célèbre perle, de se justifier : "Même si on est clochard, on peut arriver à mettre 1500 euros de côté. On a le droit de rêver, c'est pas parce qu'on est dirigés par des cons que la vie marche à l'envers". Eh oui, à l’endroit, à l’envers, un pas en avant et deux en arrière, bref.

Agnès cite la remarque de Hamon. On se dit : « Tiens, c’est drôle, ça. Drôle et intelligent. Pas mal, Hamon. » On apprécie.

A la suite, on peut citer (encore !) Papi Séguéla : « Ma devise, un con qui marche vaut mieux que dix intellectuels assis. Moi, je voudrais être un con qui marche. » En espérant que Le Maire, Hermès volant-marchant, ne se prenne pas pour Séguéla. Sinon il y a du souci à se faire pour ces gens de rien, sans Rolex, qui croisent les gens qui ont réussi dans des gares où les TGV, eux, sont performants. Et Hermès, au fait, ce n’est pas la marque d’un maroquinier de luxe donc d’un gen(s) qui a réussi ?

Et les terroristes alors ? Avec ou sans Rolex ?

Bon, arrêtons les frais…

Bien à toi, et à vous, chères et chers camarades

Dominique Louyot


IMGP0276.JPG


Une dédicace par le Dr Duchmoll lui-même ne se refuse pas.

D'autant que Hermès / Mercure a toujours été le chouchou de mon panthéon antique, juste après Dionysos / Bacchus.

Et pour répondre à Philippe Touzet, je préfère la dénomination grecque que ce soit pour le messager mais aussi pour le patron, qui en grec, s'offre le luxe de pouvoir signer d'un "z" comme Zorro ou Zorglub (pour les connaisseurs)

Quelques traits forts de sa bio wikipédia:

"Il est le messager des dieux, donneur de la chance, inventeur des poids et des mesures, gardien des routes et carrefours, des voyageurs et du commerce. Il conduit les âmes aux enfers, et guide les héros et les voleurs."

"Fils de Zeus et de Maïa, il naît un matin dans une caverne du mont Cyllène en Arcadie « pour être le tourment des hommes mortels et des dieux immortels » : emmerdeur des dieux, j'aime.

"Selon le premier Hymne homérique qui lui est consacré, il bondit de son berceau quelques instants seulement après sa naissance, et se met en quête du troupeau d'Apollon. Sur son chemin, il rencontre une tortue qu'il tue ; de la carapace, il fabrique une lyre sur laquelle il célèbre sa propre naissance ainsi que la demeure de sa mère. Quelque temps plus tard, il inventera la flûte de Pan ou syrinx. Il gagne le soir même la Piérie où paissent les troupeaux divins. Il dérobe cinquante bœufs à son demi-frère Apollon, soit la moitié d'une hécatombe. Il en profite pour inventer les raquettes, pour effacer ses traces quand il pousse les bêtes devant lui, mais aussi marcher d'un pied plus léger. En cherchant à faire cuire deux des animaux, il trouve l'art de faire le feu en frottant des morceaux de bois l'un contre l'autre, puis consacre la viande aux douze dieux. Lui-même s'abstient de toucher au sacrifice. Après avoir dispersé les cendres, il retourne chez sa mère à qui il annonce avec assurance son intention d'embrasser le meilleur des métiers, c'est-à-dire celui de voleur."

Un mec qui invente la lyre, la flute de Pan, les raquettes et le feu mérite le respect.

Mais n'oublions pas Hermès Trismégiste !

Vincent Dheygre


IMGP0282.JPG


Bonjour à tous,

En tant que (très honoré) dédicataire, je voudrais narrer ici une petite anecdote édifiante, sur ceux qui ne sont presque rien, ou du moins pas grand'chose.

J'habite la région de Troyes, et il me faut une demi-heure pour rallier la gare de la préfecture de l'Aube, et m'en remettre aux aléas ferroviaires qui grèvent nos relations au reste de la Nation.

Passe encore que la ligne 4 (Paris - Bâle via Troyes, Culmont-Chalindrey, Langres, Lure, Besançon, Mulhouse) soit la dernière de France non électrifiée.

Passe derechef que lors des épisodes de canicule, avant chaque aiguillage le train "patiente" une dizaine de minutes, le temps que l'on arrose les rails pour les refroidir (je vous jure que c'est vrai).

Dimanche dernier, sept trains furent supprimés sur la dite ligne, au motif qu'il n'y avait pas de conducteurs disponibles pour faire le taf.

Ainsi, nous voyons distinctement la signification du terme "deux poids - deux mesures". Du côté de l'Ouest florissant, des lignes à grande vitesse qui mettent les capitales régionales à moins de cent trente minutes de la capitale nationale, et qui servent, entre autres, à faire monter le prix de l'immobilier dans ces villes bourgeoises qui n'en demandaient pas tant. Du côté de l'Est dépérissant et transpercé par la diagonale du vide, des tortillards laissés à veau-l'eau, témoins de l'abandon de la République (je signale que l'Aube et les Ardennes ont placé Le Pen fille largement en tête au 1er tour de la présidentielle).

J'en appelle à Hermès, qu'il fasse en sorte que nous ne soyons plus la nième roue du carosse. Que nous reste-t'il à faire, nous autres malheureux habitants de territoires mal aimés des dieux ? Faire un bras d'honneur aux décideurs centralisateurs ? Mais pourtant, nous l'aimons, notre République, nous sommes contents de participer à l'effort commun. Enfin, pour le moment. Parce que, trop pourrait être trop (une fois le Tour de France passé).

Amitiés

Jean-Michel Baudouin


IMGP0290.JPG


Merci Jean-Michel de nous rappeler
que nous ne sommes pas que des citadins repus....
Avec mon spectacle Moliere par elle même j'ai parcouru l'Europe en train seule avec ma valise et l'est de la France. ... oulala.....
Cela n'a pas changé ?
Te souviens-tu des enfants de Liévin ?
Je t"embrasse
Françoise Thyrion


IMGP0251.jpg


“Il ne faut pas juger sur les apparences, en aucun cas. On ne sait pas ce que les gens ont en eux. Peu importe leur apparence, qu'ils soient gros ou maigres, avec de l'acné, laids ou beaux, on ne sait pas ce qu'ils peuvent faire, ni ce qu'ils ont en eux. Et personne ne me connaît. Si je crois en Dieu ? Oui, la nuit !
Je crois que Dieu s'est endormi d'un sommeil gigantesque, et aucun de nous n'ose le réveiller pour lui dire : "Debout mon vieux ! C'est l'heure maintenant ! Au boulot ! Réveille-toi !" Dieu n'est pas mort. Il dort. Nous serons le jouet de son rêve et de ses cauchemars tant que cette ronflette divine durera. Mais qui osera lui balancer un seau d'eau glacée dans la tronche ou le secouer aimablement jusqu'à ce qu'il daigne ouvrir un œil et apprécier l'étendue de la catastrophe ?
Ce sont des vies "pour rien", comme en musique il y a des mesures "pour rien". C'est plus tard que la symphonie commence, que l'harmonie pourra se faire entendre. Certaines vies sont comme ces notes de musique mal accordées que l'orchestre se permet d'émettre au début du concert, cacophonie nécessaire à l'accord imminent de chaque instrument avec l'autre et qui existe "pour rien". Ces mesures "pour rien", si utiles à la perfection musicale, cette disgrâce sans laquelle l'exactitude de l'œuvre ne nous parviendrait pas. Et de même qu'il y a des temps "pour rien", il y a des vies "pour rien", des êtres "pour rien". Ils sont là, au-devant du lot, simplement pour que d'autres ensuite, atteignent les harmoniques humains, respirent la justesse de l'être, sa grâce, vibrent dans la plénitude d'eux-mêmes.
Nous sommes liés, ligotés. Tous inégaux et tous reliés et dépendants et communicants. Tout le monde peut comprendre cela : c'est parce qu'il y a des faibles qu'il y a des puissants, parce qu'il y a des gentils qu'il y a des méchants c'est parce qu'il y a des boulimiques et des anorexiques que la beauté existe. C'est parce qu'il y a des meurtres que l'on peut aimer autant. C'est parce qu'il y a des illettrés que je parle à la lune. C'est parce qu'il y a des hommes saouls que je me tiens en équilibre sur les pointes, sans effort.
Déjà le rossignol chante. Le jour tarde à se lever. Il est encore temps de dormir.“

Moni Grégo.

Fragment de TEMPS DE PAROLE. Inédit.


IMGP0294.JPG


Dear
Volontiers
QUOIQUE
Je ne suis pas certaine que ce petit mot me soit adressé
Si c'était le cas j'en serais flattée.
Françoise Thyrion
alias Nini de Rimini


1


© P*, Bibliothèque National du Portugal, Lisbonne 2016.