ADI, samedi, Paris 11:31

- Je voudrais m'excuser auprès des Française et des Français de m'être insuffisamment excusé et de n'avoir pas expliqué l'ensemble des faits de manière assez claire. C'était justifié puisque j'étais en face de journalistes très méchants, ce qui m'a bloqué, mais ce n'est plus justifiable, même si beaucoup de Françaises et de Français sont eux et elles - je tiens à la parité partout où c'est possible - même si beaucoup d'entre elles et eux aussi sont inhibés en milieu hostile. C'est pareil pour moi mais puisque je veux être président, je dois surmonter cela, ce qui ne m'est pas impossible grâce à mon entraînement de nerfs d'acier de pilote de course en Ferrari que l'on m'a prêtée, pour rien, je tiens à le dire tout de suite, pas un centime du contribuable n'a alimenté la machine, et j'ai pris cela sur mon temps de loisir, assez abondant avec M. Sarkozy, qui aimait tout faire lui-même, au point que, quelquefois, il m'empruntait mon téléphone pour se téléphoner à lui-même et finalement décider entre eux. Je tiens à dire maintenant toute la vérité même si elle apparaîtra sans doute un peu complexe à nombre de gens à cheval sur les principes avec un parapluie dans le cul (du cheval).

- Alors, que s'est-il vraiment passé ?

- Ce qui s'est vraiment passé, c'est que j'ai pris mon fils comme assistant qui lui-même a pris ma fille comme assistante qui elle-même a pris sa mère comme assistante. Pourquoi ?

- Pourquoi ?

- Parce que la charge de travail était beaucoup trop importante. A l'époque, j'avais de quoi faire pour cinq jours par jour, vous comprenez ?

- Mais 1 + 1 + 1 + 1, cela fait 4, pas 5 !

- Vous avez tout à fait raison. C'est pourquoi, régulièrement, j'assistais ma femme.

- C'est vous qui étiez l'assistant de votre femme ?!!

- Oui... Je m'excuse. C'était mal.

- Mais non ! Pas du tout ! C'est très distinguished ! You are a gentleman, Mister Fillon.

- Thank you, you are very too. Mais je voudrais quand même m'excuser encore et encore auprès des Françaises et des Français, surtout ceux et celles qui ne parlent pas l'anglais.

- Yes, yes, yes,

- Let's spend the night together, Lady Jane. Satisfaction !

- Hi, hi, hi.

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© Wang Qingsong, at the 55th Venice Biennale Arte 2013.