"Et à propos, ces fameuses propositions grecques, sont-elles bien une "capitulation", comme l'affirme une presse unanime, y compris l'un de nos invités, Romaric Godin (La Tribune), un des journalistes français qui connait le mieux le dossier (et qui, bizarrement, n'est pas invité sur les plateaux)."

Daniel Schneidermann, Gazette d'@rrêt sur images, n° 395.

(Hey, m'sieur Schneidermann, "une" presse unanime, ça veut dire quoi ? Si c'est unanime, c'est toute LA presse. Si c'est UNE presse, c'est pas unanime…)


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Je pense que ce n'est pas du tout une capitulation "comme l'affirme une presse unanime", l'oeil fixé sur le texte et l'esprit fermé sur le contexte.

D'ailleurs, le premier signe en est justement ce "comme l'affirme une presse unanime", ce qui est louche d'ainsi vouloir nous aveugler.

Même si ces propositions grecques reprennent tout ou partie des exigences des créanciers, plusieurs choses ont changé grâce au référendum de dimanche dernier 5 juillet :

  • Le peuple grec s'est approprié le problème, a dû y penser, en débattre, lire, chercher, s'informer. Ce n'était plus des négociations qui "lui passaient au-dessus de la tête". Et tout le monde entier s'informe davantage sur les problèmes qui le concernent quand il peut y changer quelque chose. Sinon, cela reste vague, c'est loin, on n'y peut rien, on gobe les mensonges médiatiques, on s'en fiche, à quoi bon.
  • Tsipras en est sorti bien plus renforcé.
  • Yanis Varoufakis, l'ex ministre des Finances, le couvre mieux de l'extérieur du gouvernement car il peut dire ce qu'il pense et tirer à boulets rouges sur les cupides ultralibéraux allemands de droite dure (esclavagistes conservateurs intransigeants de leur propre peuple).
  • Les efforts de son programme sont ainsi bien plus remarqués et valorisés. Ce n'est plus un homme politique, un peuple, un pays, humiliés et qui étaient obligés de devenir l'esclave des créanciers. Son "oui" a maintenant bien plus de poids.
  • Bien plus de poids pourquoi ? Mais pour obtenir bien plus de crédits en échange, mais aussi une restructuration de la dette que Tsipras réclamait depuis des mois auprès de ces crétins sourds de la Troïka. Il aura fallu ce référendum pour leur déboucher les oreilles.

Bravo Tsipras, joli jeu, intelligent et très fin.
Tactique hyper mobile face aux positions rigides,
trop rusée pour les chiens de garde médiatiques hurleurs.

© photo de la galette, photo des galettes (prises à Pont-Aven)