Puis, aimant la dialectique et me controverser aussi pour aiguiser la langue et la pensée, je me dis : et si ? et si non ? Un comble ! Tandis que l'autre creuse.

Plusieurs ministères ont un budget réduit de 1%. Mais celui de la Culture, déjà bien maigrichon, et, après toutes ses dépenses de fonctionnement, encore plus chagrin pour la création, est réduit de 2,6 %.

Les nouvelles "réformes" contre le statut des intermittents en précariseront (encore plus) gravement près de la moitié. Certes, certains barons ordinaires en seront confortés, et les onctions et avantages qu'ils pourront distribuer à leurs clients et à leur clan. Mais les créations, dans tous les registres, ont souvent les pieds fragiles. Détruire les chevilles ouvrières, c'est casser toute l'oeuvre ou briser sa portée.

Résumé : attaques croissantes et systématiques contre la culture de la part d'un président notaire qui n'aime pas lire, qui n'aime pas écrire, qui n'aime guère le théâtre, le cinéma, les expos... mais essentiellement la gastronomie, la footballonomie et la rondonomie.

Le même président, who's else, demande que soient accélérées les négociations secrètes du Traité Transatlantique. Où l'exception culturelle demeure une exception mais du bout des lèvres et du bout des doigts de beaucoup qui aimeraient la lâcher pour avoir des trucs bien plus friqués en échange.

Or les USA luttent continûment depuis longtemps, depuis très longtemps, depuis la fin de la IIè guerre mondiale, contre le cinéma et, progressivement, les autres productions culturelles européennes. La France est là championne, ou le fut, de la résistance.

Rude chute dure.

Plus on réduit les budgets de la culture,
plus on empêche les artistes de survivre,
plus on sape la production culturelle française donc européenne,
mais discrètement, sans avoir l'air d'y toucher directement,
plus on vide l'exception culturelle européenne de ses contenus,
plus la coquille vidée peut accueillir les beaux coquillages made in USA
(or made in Europe encore de plus en plus moins chère).

Et si, en fait, le président notaire avait une vision politique,
mais bien noire pour une culture en cendres ?

Vive le fast foot !