Ceci n'est pas drôle.
Seulement absurde...

SYRIE. Le "concept" alambiqué de "ligne rouge" montre sa vacuité morale, sa bêtise politique, son mensonge social et son fondement économique cruel.

Vacuité morale, car pour les victimes, mourir en deça ou delà de cette ligne rouge, c'est tristement pareil. Même les souffrances qu'elles peuvent subir en mourant ne sont pas forcément moindres d'un côté ou de l'autre de cette frontière artificielle.

Bêtise politique, car les dirigeants de nos démocraties pensaient pouvoir dicter leur loi aux dictateurs, Attention mon petit gars, si tu touches au foie gras, panpan culcul.

Bêtise politique car ces mêmes dirigeants se servaient de cette daube conceptuelle pour excuser auprès de l'opinion leur absence de soutien aux rebelles de la première heure (avant qu'ils doivent accepter l'aide d'al quaida faute d'en avoir ailleurs). On ne fait rien mais on veille sur la ligne rouge. Si la crapule la franchit, alors on y mettra le paquet panpan cul, croyez-nous, on est si forts qu'on sait retenir notre force.

Son mensonge social, car notre gouvernement si moral et si indigné tout à coup, laisse mourir en France plus de quarante mille personnes par an par les gaz toxiques, en l'occurence les fines particules meurtrières du diesel. Mais c'est pas pareil, c'est seulement non assistance à personnes en danger ? Pour les morts, c'est pareil.

Son fondement économique cruel, car les armes chimiques terrorisent aussi, beaucoup, les puissantes industries de l'armement. Quand quelques centaines d'euros d'armes chimiques ont autant d'effets dégueu que des millions en armes "conventionnelles" (tu parles d'une convention !!), elles cassent les prix du marché de la mort.

De mémoire : 1.500 milliards $ par an ; la France troisième marchand d'armes au monde. On ne fait pas des armes pour faire la guerre, on fait des guerres pour vendre des armes.

L'absurdité des ultra profits, c'est jamais drôle.