Le corps de l'ancien ministre libyen du pétrole est retrouvé dans le Danube, à Vienne.

VIENNE — Le corps de l'ancien ministre libyen du pétrole et proche du dictateur déchu depuis décédé Mouammar Kadhafi, Choukri Ghanem, mort dimanche à Vienne où il s'était exilé, a été retrouvé dans le Danube, a annoncé la police.

Le cadavre de cet homme de 69 ans a été découvert dans le fleuve vers 08H40 (06H40 GMT) par un passant, selon un communiqué de la police.

L'agence de presse autrichienne APA citant un expert de l'islam, Amer al-Bayati, qui lui-même se référait à la famille du défunt, avait dans un premier temps indiqué qu'il avait été retrouvé mort dans son appartement, apparemment victime d'une crise cardiaque.

Aucun signe de violence n'a été relevé sur le corps, a indiqué un porte-parole de la police viennoise, Roman Hahslinger. "Il est possible qu'il ait été pris d'un malaise et qu'il soit tombé à l'eau", a-t-il dit.

Une autopsie va être réalisée pour déterminer les causes du décès.

L'ancien proche de Mouammar Kadhafi avait rompu avec le dictateur en mai 2011 et s'était installé à Vienne, une ville qu'il connaissait bien pour y avoir très souvent résidé pour les réunions de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont le siège est dans la capitale autrichienne.

Il avait aussi un domicile fixe dans un quartier situé près du siège des Nations unies à Vienne, sur les bords du Danube, non loin du lieu où son corps a été retrouvé. Par ailleurs, ses deux filles ont, croit savoir APA, la nationalité autrichienne.

Selon la police, il avait également un bureau dans le centre-ville.

Choukri Ghanem avait été le chef du gouvernement de 2003 à 2006 et ministre du pétrole, ainsi que président de la société d'état pétrolière, de 2006 à 2011.

Selon la famille, citée par Amer Al-Bayati, les obsèques pourraient avoir lieu en Libye.

Edwy Plenel Très bonne question, et nous allons mettre en ligne, à 13 heures, un article d’enquête depuis Vienne (Autriche) sur ce décès qui, selon nous, est d'évidence criminel. Cette affaire est très lourde car elle est au cœur des secrets de deux Etats, la Libye et la France. Les protagonistes, côté libyen, sont le tout premier cercle de Kadhafi : Bachir Saleh, Moussa Koussa, Senoussi, l’ex-Premier ministre dont nous avons recueilli le témoignage et qui est en prison, et enfin cet homme clé, mort dans la nuit de samedi à dimanche à Vienne, juste quelques heures après nos révélations.

C’est lui qui détenait tous les secrets du pétrole libyen et nous avions parlé de lui dans un des volets de nos révélations franco-libyennes concernant Total. Il se dit qu’il détenait des preuves qui auraient pu nous intéresser. Bref, nous nous disions qu’en dehors de Kadhafi, il manquait des cadavres dans cette histoire digne d’un roman d’espionnage. Et voilà, juste après nos dernières révélations, il y en a un…

T. La somme évoquée dans le document Mediapart (50 millions) semble disproportionnée pour une campagne, qui coûte je crois autour de 25 millions. Du coup on se pose la question de la destination d’une pareille somme, si du moins elle a été versée. Non ?