— Y a-t-il trop d'étrangers en France ? Pourquoi vous ne répondez pas ? Pourquoi vous vous esquivez une fois de plus ?

Impossible de répondre "Il a trop d'étrangers en France".
Impossible de répondre "Il n'y a pas trop d'étrangers en France".

Cela est un exemple de '"double bind" ou double noeud ou double contrainte ou injonctions paradoxales, de propositions indécidables en logique, remarquées dans le domaine psychologique quotidien par Gregory Bateson (Ecole de Palo Alto, USA) puis Ronald Laing (psychiatre anglais ayant beaucoup étudié les relations familiales). Exemples classiques : "Sois spontané.", "Tu préfères maman ou papa ?", "Ignorez ce panneau.", Sois grand, mon petit.

La seule manière d'en sortir, c'est de changer de niveau, et, dans ce cas, d'expliquer au journaleux que ce n'est pas une question d'appréciation subjective, personnelle, ni de sentiment ou de conviction, mais d'application des lois dans le respect humain. Le journaleux fait alors semblant de ne pas comprendre, ni de reconnaître le double noeud du piège qu'il a posé et feint de s'exciter : Vous ne voulez pas répondre ? vous ne voulez pas répondre ? Vous vous esquivez !

Après quoi, le choeur des journaleux reprendra, en fin d'émission, puis dans d'autres médias : Il ne veut pas répondre, il n'a pas répondu, il s'esquive, il s'esquive.

Ils mentent, puisque le candidat a répondu, mais en transformant une question fermée oui/non impossible en question ouverte possible mais tacite ; en l'occurence : quel est le problème avec les étrangers en France ? Ils mentent, et ils le savent. Ou leur idiotie serait abyssale.

Remarquons par ailleurs leur absence complète d'insistance lorsque l'autre candidat "balaie d'un revers de main" toutes ces affaires de millions dévoilées par la presse, "une officine", des "boules puantes", seulement des méchants mensonges rien que pour l'embêter.

Voir aussi http://fr.wikipedia.org/wiki/Double... où j'ai puisé ceci et cela :-)

Un exemple dans "Astérix en Corse", plusieurs fois utilisé pour présenter avec dérision un jeu de prise de contrôle :
— Je n’aime pas qu’on parle à ma sœur.
— Mais elle ne m’intéresse pas votre sœur.
— Elle te plaît pas ma sœur ?
— Mais si, bien sûr, elle me plaît…
— Ah, elle te plaît, ma sœur ?!! Retenez-moi ou je le tue ! »