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- Allo, oui, bonjour madame, c'est le président français à l'appareil. Je voudrais parler à votre chef.

- Vous vous êtes trompé de numéro, vous êtes chez les Talibans ici.

- Mais oui, c'est ce que je veux. Votre grand chef est là ?

- Un instant.

...

- C'est Sarko ?

- Oui, c'est moi.

- Alors, comment ça va les sondages ?

- Bof... ça va, ça vient. De toute façon, moi, je m'en fiche des sondages.

- Ah, eh bien tant mieux, nous aussi. Notez que si vous vous convertissiez, vous auriez toutes les voix des musulmans.

- Vous croyez ? Il faut combien de temps pour se convertir ?

- Ça peut aller très vite. Ça dépend de la vitesse à laquelle vous étudiez le Coran.

- Ah... il faut étudier ?

- Evidemment. Et en arabe, haha.

- Vous savez, je n'ai jamais été très doué pour les langues étrangères.

- Je m'en doute. Il paraît que même la langue française vous est parfois étrangère ?

- Ecoutez, franchement, c'est ridicule. Ecoutez... franchement...

- Princesse de Clèves ! Princesse de Clèves !!

- Oh hé ça va, hein ? Vous l'avez lu, vous ?!

- Oui, à l'Université pour apprendre le français. J'aime beaucoup, c'est très romantique, et la femme connaît son devoir, ce n'est pas un mannequin, et elle ne trompe pas son mari.

- Hahaha, vous êtes drôle !

- Hihi, de toute façon, ce n'est pas pour parler de la princesse de Clèves que vous m'appeliez ? Si ? Que pensez-vous de cette tafiole de Monsieur de Nemours ?

- Ho hé, ça va, hein, c'est un gros bouquin ! Ecoutez mon général, vous êtes bien général, sinon je veux parler au général.

- Hihi... Parle à celui qui t'écoute, mon ami.

- Est-ce que vous pourriez arrêter de tirer sur des soldats français, svp ?

- Ah oui ? Et pourquoi ?

- Parce que quand j'envoie des militaires professionnels quelque part, c'est quand même pas pour qu'ils se fassent tuer.

- C'est ça... c'est seulement pour qu'ils fassent des sondages dans les villages avec leurs chars Dassault ?

- Waf waf waf... Qu'est-ce que vous voulez en échange ?

- En échange de ne plus les descendre pour qu'ils montent au Ciel ?

- Joli, joli... Oui, c'est cela.

- Que vous les retiriez d'Afghanistan.

- C'est tout ?

- Bhein oui. Si vos militaires quittent le champ de bataille, on ne va plus leur tirer dessus.

- Ah ! Donc si on les met tous dans des hôtels à Kaboul, c'est bon aussi ? Ça ferait moins retrait, retrait, capitulation, vous comprenenez ?

- Oui, mais les hôtels, ici, c'est aussi des champs de bataille ! Tout l'Aghanistan, c'est des champs de bataille.

- Aïe ! Ça ne doit pas être facile tous les jours.

- Ça va, ça vient...

- Bon alors, si je les retire tous du pays, vous ne leur tirez plus dessus ? Vous comprenez, moi ce qui m'inquiète c'est d'abord leur sécurité.

- Bhein, évidemment, je comprends cela. Si vous envoyez des militaires armés faire la guerre, c'est pour qu'ils tuent, pas pour qu'ils se fassent tuer.

- C'est tout à fait cela, vous me comprenenez parfaitement.

- Nous c'est pareil.

- Vous allez les retirer ?

- Non, nous on est tristes mais on fait la guerre.

- Ouais, ouais, ouais... Bon de toute façon, si je les retire tous, c'est OK ?

- C'est OK OK. On n'a aucune raison de tirer sur une ambulance.

- Une ambulance ?

- Dans les sondages, héhéhéhé.

Ils raccrochent en même temps.

© photo Chablis

Pour plus d'info, voir http://www.lepost.fr/article/2012/0...