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Nous n'avons pas de sous, mais à Noël, nous nous amusons bien, nous jouons aux banquiers avec toute la famille et tous nos amis. Et c'est un jeu tellement facile, que tout le monde peut l'essayer et s'en réjouir. Cette année, même les Bédouins qui vont au marché sur ce camion vont y jouer.

Les adultes préparent des enveloppes, au nom de chaque autre adulte. Chacun y met un chèque d'un milliard de dollars. A minuit, on se remet les enveloppes, on les ouvre, quel bonheur d'être tous devenus riches et sans soucis, d'être là entre millardaires - mais qui savent encore vivre et rire simplement.

Nous nous félicitons tous, nous expliquons nos projets aux autres, nous nous racontons les histoires que vont susciter tous ces milliards.

Puis, c'est au tour des enfants de s'amuser. Nous n'avions pas de sous pour leur offrir des cadeaux, mais qu'importe : nous leur donnons les chèques pour qu'ils les déchirent. Ainsi, ils apprennent à bien se moquer des millardaires, et ça leur plaît bien.

Essayez, et vous passerez un Noël chaleureux, heureux, inoubliable. Soyez en persuadés, plaisir garanti, nous connaissons la chanson. Autrefois, nous étions traders spéculateurs des Bourses mondiales. Oui, c'était nous, Les Marchés.

© photo Roberto Neumiller / SOS Sahel ; via François Billy. Vous pouvez aussi visiter la revue en ligne de Roberto Neumillier, ses nombreux reportages et travaux photos, dont celui du Sahel ;
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Commentaire du reporter photographe : "Ce sont des travailleurs de la zone Sahel qui reviennent de six mois à un an de travail pénible en Libye... Maltraités, méprisés par les Libyens, ils sont payés en monnaie libyenne qui n'a aucune valeur ailleurs. Ils achètent donc des marchandises et ils rentrent au pays pour les revendre.''

(Suite à ces précisions, réédition ce jour de ce billet de Noël.)