En fait, l'abribus existait déjà avant l'abribus...

Autrefois, les gens attendaient le bus par petits groupes. Un jour, alors qu'il tardait trop, un homme détendit tout le monde par son humour et son sens poétique. Il s'exclama, lyrique, à la manière de Sarah Bernhardt :

- Aaaaaah briiiiiiiillllllle buuuuus paaaaar ton aaaaaaabsennnnnnnce !

Tout le monde éclata de rire, et s'essaya à cette phrase qui, au fil des jours, devint culte. Au fil des mois aussi.

Mais, au fil des années, les bus étant bien moins souvent en retard, les gens n'eurent plus le temps de dire toute la phrase, et les mots tombèrent les uns après les autres, jusqu'à devenir : "ah brille bus", ce qui convenait bien aux nouveaux bus qui surgissaient, étincelants, dans la rosée matinale - le plus souvent (après, ils n'étincelaient plus).

Avec le progrès, et la disparition des anciens, les transformations continuèrent : ah bri bus -> a bri bus -> abribus. Cela finit d'ailleurs par donner l'idée aux fonctionnaires, souvent plus lents dans les transports, de construire des "abris". Par manque d'imagination, ils les appelèrent "abribus".

Une simple preuve, pour les derniers incrédules : on appelle abribus, aussi, les lieux où l'on attend les autocars rouges, et même les lieux où dorment, parfois, surtout à la Côte d'Azur, des SDF noirs (bourrés comme des bus).

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