Il Dottore, est un personnage type de la commedia dell'arte. Il est docteur en médecine ou bien docteur des lois (avocat). Il se moque des doctes savants de l’époque, en émaillant ses discours interminables de citations latines hasardeuses et de maximes fustigeantes.

S’il est médecin, il relève plutôt du charlatan qui prescrit des remèdes farfelus, voire suspects. Il a la réputation de toujours parler et raisonner à tort et à travers. Son jeu de scène consiste plus en des jeux de mots et des phrases incompréhensibles ; au contraire de Pantalon qui verse dans les pitreries. Selon le canevas, il peut être l’opposant ou l’adjuvant de Pantalon.

Il porte, comme les savants de Bologne, une courte robe noire lui arrivant aux genoux et par-dessus, une autre de même couleur, plus longue. Il chausse des pantoufles encore noires et une coiffure toquée tout aussi foncée. Par la suite, une fraise et un feutre extravagant se sont ajoutés à son costume.

Reprise du personnage dans d’autres pièces

Les personnages de la commedia dell’arte ont inspiré les dramaturges pour leurs propres personnages de théâtre.

Dans Le Malade imaginaire, Molière se moque plus du charlatanisme et du côté pédant de certains médecins que de la médecine en tant que telle. Messieurs Purgon et Diafoirus, père et fils, administrent toutes sortes de remèdes à Argan, le malade imaginaire. Le troisième intermède ballet est une farce décrivant l’intronisation d’Argan en médecin.

Dans le Dom Juan de Molière, Sganarelle se déguise en médecin et décrit l’effet produit par l’habit chez les gens du peuple (extrait de l’acte III, scène I) :

SGANARELLE : Mais savez-vous, Monsieur, que cet habit me met déjà en considération, que je suis salué des gens que je rencontre, et que l’on me vient consulter ainsi qu’un habile homme ?
DOM JUAN : Comment donc ?
SGANARELLE : Cinq ou six paysans et paysannes, en me voyant passer, me sont venus demander mon avis sur différentes maladies.
DOM JUAN : Tu leur as répondu que tu n’y entendais rien ?
SGANARELLE : Moi ? Point du tout. J’ai voulu soutenir l’honneur de mon habit : j’ai raisonné sur le mal, et leur ai fait des ordonnances à chacun.

Source bibliographique

Constant Mic, La Commedia dell’arte, Paris, Librairie théâtrale, 1980.

Source de ce texte, et pour regarder une belle image impressionnante des heures durant :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Docteur_(commedia_dell'arte)